Notre histoire

Municipalité de Saint-Simon

À l’origine, Saint-Simon faisait partie du territoire compris entre la Seigneurie des Trois-Pistoles et les terres du Bic appartenant à Monsieur de la Chenaye. En 1751, Nicolas Rioux, Seigneur des Trois-Pistoles, se fait concéder ces terres par le Marquis de Jonquière, gouverneur, et Monsieur François Bigot, intendant de Nouvelle-France. Ainsi naquit la Seigneurie Nicolas Rioux, parfois orthographiée Nicolas-Riou.

En 1792, un riche marchand, Jean Drapeau, acheta cette seigneurie. C’est ce dernier qui ouvrit à la colonisation cette vaste étendue de terrain. En 1796, le premier colon, Régis Jean, arriva en provenance de Saint-Jean-Port-Joli. Par la suite, au début du XIXe siècle, des gens de Trois-Pistoles s’installèrent à cet endroit. Vers 1828, il y avait 1 125 personnes réparties dans 150 familles sur le territoire qui comprenait alors cinq rangs. En 1858, on y comptait 1 800 habitants.

 

La paroisse de Saint-Simon-de-la-Baie-HA! HA! sera fondée en 1823, érigée canoniquement en 1828 et civilement en 1835. Son nom rappelle Saint Simon, apôtre du 1er siècle, et souligne que le territoire était enclos dans la seigneurie Nicolas-Rioux.

1836 fut l’année du premier mariage, soit celui de Joseph Thibault, fils de Hilary Thibault et de Marie-Marthe Boulanger, et Angelle Côté, fille de Charles Côté et de Thérèse Martel. De plus, la première mention de sépulture est en date du 5 août 1836.

 

  Première église, 1836

 

Sur le plan municipal, la municipalité de la paroisse de Saint-Simon-de-la-Baie-HA! HA! voit le jour en 1845, est abolie en 1847 et devient partie de la municipalité de comté. Le bureau de poste, établi en 1848, se voit attribuer le nom de Saint-Simon-de-Rimouski, le dernier constituant évoquant l’ancien comté auquel ressortissait la municipalité. Elle reçoit son nom et son statut actuels le 1er juillet 1855.

                               

                                 Premier procès-verbal, 16 juillet 1855

 

En 1858, les troisième, quatrième et cinquième rangs se séparèrent pour former Saint-Mathieu-de-Rioux. En 1885, une partie du territoire fut annexée à Saint-Fabien et en 1920, une autre partie fut annexée à Saint-Mathieu-de-Rioux.

Autrefois, à partir de Saint-Simon, les chemins de colonisation ont permis de joindre la Seigneurie Nicolas-Rioux aux cantons de l’intérieur et ont accordé ainsi de l’importance à Saint-Simon, dotée d’une gare, le chemin de fer ayant été construit en 1870.

On construisit la première école du village en 1882, la beurrerie en 1883, sans oublier les nombreux moulins à scie et à grains des années 1900. Vers 1930, il y eut l’avènement de l’électricité, la formation du premier conseil scolaire en 1936, la construction de la salle paroissiale et la fondation du Syndicat coopératif en 1938. N’oublions pas la construction du couvent en 1966, du bureau de poste et de la centrale téléphonique en 1968.

Depuis sa fondation, curés, maires, secrétaires-trésoriers et des centaines de gens ordinaires se sont succédés pour construire, de leur mieux et avec les moyens à leur disposition, l’une des plus belles municipalités du Bas-Saint-Laurent.

Sources : Commission de toponymie du Québec, Noms et lieux du Québec, dictionnaire illustré, édition revue et augmentée. Publications du Québec, 2006.
Archives municipales.

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Les jarrets Noirs

Vers les années 1800-1850, l’ère était aux « waggines », aux quatre roues, aux charrettes, et même aux marches à pied. Les habitants s’y connaissaient.

Aussi, de six mois en six mois, montaient-ils de la Beauce, de Montmagny et de Bellechasse, à Québec, pour faire leurs provisions : ce qui coïncidait avec les malencontreuses saisons de dégel et de la fonte des neiges, au printemps, et les pluies diluviennes, à l’automne.

Les attelages pataugeaient dans des chemins de boue, faits d’argile grise ou de vase noirâtre; les roues des véhicules s’enlisaient jusqu’aux essieux. Les charretiers arrivaient à Québec, « crottés », la culotte abîmée, couleur des chemins détrempés. Et les québécois de dire : « Les jarrets noirs de la Beauce sont arrivés ».

Louis Roy, natif de St-Gervais de Bellechasse, connaissait ce langage. Descendu se fixer aux Trois-Pistoles, au milieu du XIXe siècle, il vit passer les habitants de Saint-Simon, qui allaient eux aussi s’approvisionner aux Trois-Pistoles, à l’arrivée des goélettes. Ils suivaient un étroit tracé entre la rive du fleuve et la montagne, à pied ou en charrette; parfois le sac sur le dos – on faisait le troc avec du seigle ou du blé, du « savon du pays » ou de la « potasse » dégoulinante -.

Louis aurait dit :

« Ils me font penser aux « Jarrets noirs » de la Beauce et de St-Gervais ».

Le nom est resté aux gens de Saint-Simon.

Source : Archives municipales.
Source photo : Comité Culturel et Patrimonial de Beauceville.

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